Short Description
L’islam garantit la liberté de pensée. Ceci est exprimé clairement dans les multiples appels coraniques à l’utilisation de la raison et à la réflexion sur l’univers et sur les cieux et la terre.
La liberté de pensée
L’islam garantit la liberté de pensée. Ceci est exprimé clairement dans les multiples appels coraniques à l’utilisation de la raison et à la réflexion sur l’univers et sur les cieux et la terre. Ainsi, Dieu dit : « Dis : Je ne vous exhorte qu’à une chose : levez-vous devant Dieu, à deux ou individuellement, puis réfléchissez. »[1] Ou encore : « Ne parcourent-ils pas la terre ? N’ont-ils pas des cœurs avec lesquels ils comprennent et des oreilles avec lesquelles ils entendent ? Ce ne sont pas les yeux qui sont aveugles, mais ce sont les cœurs qui sont aveugles dans les poitrines. »[2]
L’islam blâme ceux qui se refusent à utiliser leurs capacités intellectuelles et sensorielles : il les place au même niveau que les animaux. Dieu dit : « Ils ont des cœurs avec lesquels ils ne comprennent pas, ils ont des yeux avec lesquels ils ne voient pas, ils ont des oreilles avec lesquelles ils n’entendent pas. Ils sont pareils aux bestiaux, mais plus égarés encore : tels sont les inconscients. »[3]
Ceux qui suivent l’imagination et les superstitions sont également condamnés avec force. Dieu dit : « Ils ne suivent que la conjecture, mais la conjecture ne sert à rien contre la vérité. »[4] Le Coran condamne également ceux qui suivent sans réfléchir les pratiques de leurs ancêtres ou de leurs chefs sans se demander s’ils ont raison ou tort ; il dit d’eux avec mépris : « Ils disent : Nous avons obéi à nos seigneurs et à nos chefs, ils nous ont induits en erreur. »[5]
Le rôle de la réflexion en Islam
L’islam s’attache à confirmer la foi musulmane par des preuves fondées sur la raison. C’est pourquoi les savants musulmans ont affirmé que la raison (`aql) est le fondement de la tradition (naql). Ainsi, la foi en l’existence de Dieu est fondée sur la raison, tout comme la croyance en la mission prophétique de Muhammad (paix et salut à lui) s’appuie avant tout sur la raison pour être ensuite confirmée par les miracles. Telle est la valeur accordée par l’islam à la raison et à la pensée.
La réflexion est considérée en islam comme un devoir religieux auquel le musulman ne doit à aucun moment se soustraire. L’islam ouvre grand la porte à l’emploi de la réflexion dans les questions religieuses : il s’agit de rechercher des solutions fondées sur les enseignements islamiques à tous les problèmes qui peuvent surgir dans la vie, un processus de réflexion appliquée que les savants musulmans appellent ijtihâd. Ce processus consiste à recourir à la réflexion pour déduire des prescriptions juridiques.[6]
Le principe de l’ijtihâd, qui est le symbole même de la liberté de pensée en islam, a contribué de manière considérable à enrichir la réflexion juridique des musulmans, leur permettant de trouver des solutions rapides aux questions nouvelles qui ne se posaient pas aux premiers temps de l’islam. C’est l’ijtihâd qui a donné lieu au développement des célèbres écoles juridiques auxquelles le monde musulman se réfère toujours aujourd’hui. Cette nécessité pour les musulmans de s’appuyer sur la raison et la réflexion pour résoudre les problèmes rencontrés dans la pratique religieuse ou les affaires de ce monde, là où il n’existait pas de texte de référence, a sous-tendu le développement d’une approche où la raison jouait un rôle central. Cette approche basée sur la raison est le fondement sur lequel la civilisation musulmane s’est construite, tout au long de son histoire florissante.[7]
[1] Sourate 34, Sabâ, verset 46.
[2] Sourate 22, al-Hajj, verset 46.
[3] Sourate 7, al-A`râf, verset 179.
[4] Sourate 53, an-Najm, verset 28.
[5] Sourate 33, al-Ahzâb, verset 67.
[6] Voir Mahmûd Hamdî Zaqzûq, Haqâ’iq islâmiyya fî muwâjahat hamalât at-tashkîk, p. 53.
[7] Voir Mahmûd Hamdî Zaqzûq, « Al-insân khalîfat Allah, at-tafkîr farîda » (L’homme est le lieutenant de Dieu sur terre, la réflexion est un devoir), article dans le journal al-Ahrâm, 1er ramadan 1423 (novembre 2002).
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